Citations


Vos critiques, vos remarques et vos suggestions sont les bienvenues
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"Le Ciel dure et la Terre persiste. Qu'est-ce donc qui les fait persister et durer ? Ils ne vivent point pour eux-mêmes. Voilà ce qui les fait durer et persister."
- Tao-Te-King

"Il est bon de naitre dans une religion. mais pas d'y mourir."
- Krishnamurti

"La voie vers Dieu comporte toujours une inversion : de l'extériorité il faut passer à l'intériorité, de la multiplicité à l'unité, de la dispersion à la concentration, de l'égoïsme au détachement, de la passion à la sérénité."
- Frithjof Schuon

"Le sage est méthodique mais pas tranchant, intègre mais pas blessant, droit mais pas absolu, lumineux mais pas éblouissant. "
- Lao-Tseu

"L'Amour est le fondement du monde. Là où il y a l'amour, il y a la paix. Apprenez de Mère Nature qui donne d'Elle-même, même si elle est exploitée par l'homme."
- Amma

"La voie du Ciel c'est : vaincre sans lutter, convaincre sans parler, faire venir sans appeler et réaliser dans la sérénité."
- Lao-Tseu

"Vis un jour à la fois. N'essaie pas de te précipiter en avant, plein de projets pour demain, car demain ne viendra peut-être Jamais. Jouis pleinement aujourd'hui ; apprécie-le comme si c'était ton dernier jour. Fais toutes les choses merveilleuses auxquelles tu as aspiré, non pas négligemment, ni distraitement, mais avec une joie réelle. Sois comme un petit enfant qui n'a pas une pensée pour demain et a oublié ce qui est arrivé hier, mais vis simplement comme si le seul moment qui importait était maintenant.
Maintenant est le moment le plus passionnant que tu aies connu, alors n'en manque pas une seconde. Vis sur le qui-vive : tout peut arriver à tout moment ! Si tu vis de cette manière, tu es prêt et ouvert à tout ce qui peut se passer. Les changements viendront très rapidement. Elève ton cœur en une profonde gratitude alors qu'ils arrivent, un par un. Vois toujours le meilleur dans chaque changement qui se fait."
- Eileen Caddy

– Le Pèlerin – 
Cheminement spirituel d'un libre penseur musulman

Depuis ma toute petite enfance, mes parents puis mes instituteurs de la « médersa » (école coranique) m'avaient appris que l'islam était la seule religion juste et valable et que toutes les autres religions étaient dans l'erreur. Fréquentant malgré tout l'école publique française, en plus de l'école coranique, mes instituteurs, tous de religion ou de culture chrétienne, étaient pour moi comme des extra-terrestres. Ils étaient des « kouffar » comme on disait chez nous, c'est-à-dire des mécréants. Il fallait certes apprendre à lire, à écrire et à calculer, me disait-on, mais il ne fallait surtout pas se laisser influencer par les croyances religieuses de ces « kouffar » , ni par leurs mœurs ou leur comportement.

Quand je rentrais à la maison, revenant de l'école française, ma grand-mère me disait toujours : « Va te laver les mains avant de toucher quoi que ce soit ! Il faut te purifier car tu étais chez les mécréants et ils sont impurs ! » A cet âge-là, je croyais fermement à tout ce qu'on me racontait. Pour le petit enfant que j'étais, mes parents et les instituteurs de l'école coranique ne pouvaient pas se tromper ... ils avaient forcément raison me disais-je. Arrivé à l'âge de la puberté, on m'avait appris à pratiquer les rites musulmans et en particulier à faire les cinq prières quotidiennes ainsi que le jeûne du ramadan. C'était une étape décisive dans ma vie car la puberté est considérée en islam comme étant l'âge de la majorité spirituelle. 

En devenant pubère, on devient ainsi responsable de ses actes devant Dieu alors qu'auparavant, ce sont les parents qui sont responsables devant Dieu des actes commis par leurs enfants impubères. Dans mon milieu culturel, la puberté est aussi un âge où l'on commence à être considéré comme un adulte avec, pour conséquence immédiate, le fait que dorénavant je ne pouvais plus voir les femmes qui ne faisaient pas partie de ma famille directe. Cela me faisait tout drôle de constater que les femmes se voilaient systématiquement devant moi, alors qu'elles ne le faisaient pas auparavant. Ainsi, à partir de cet âge, je fus exclu du monde des femmes et projeté dans celui des hommes. 
La puberté était aussi l'âge où les prescriptions religieuses et les menaces divines (qui risquaient de s'abattre sur moi, au cas où je ne les suivais pas à la lettre), se faisaient de plus en plus précises et de plus en plus pressantes. Je suivais donc scrupuleusement les prescriptions religieuses, d'abord parce que j'étais surveillé par mes parents, mais aussi parce que j'avais trop peur de la punition divine qui risquait d'être terrible au cas où je venais à manquer à mes devoirs envers Lui. 
Enfin la puberté fut pour moi l'âge où je commençais à me poser un certain nombre de questions existentielles du genre :

- Pourquoi les non-musulmans iraient-ils en enfer ? Après tout ils ne font que suivre la religion ou la culture de leurs parents, un peu comme nous le faisons nous autres musulmans !

- Pourquoi cet enfer dont on nous menace est-il aussi terrible ? Il y a manifestement une disproportion infinie entre les éventuelles fautes commises par les humains, pendant quelques décennies et les tortures éternelles de l'enfer !  Pour moi, aucune mauvaise action, pas même la pire de celles que l'on puisse imaginer, ne pourrait justifier une telle atrocité de la part de Dieu. Pourquoi en est-il ainsi ? Dieu serait-Il méchant et sadique par hasard ?

- Est-il possible, est-il plausible, est-il logique qu'un Dieu Clément et Miséricordieux s'adonne à une pratique d'une cruauté inimaginable ? A savoir faire subir les pires sévices, d'une manière ininterrompue et pour l'éternité, à des créatures qu'Il a Lui-même créées imparfaites ? Pourquoi Dieu nous punirait-Il pour les fautes que l'on commet ? N'est-ce pas Lui qui nous a créés imparfaits ? Il aurait bien pu nous créer de telle sorte que l'on ne commette aucun pêché, mais Il ne l'a pas fait. J'en concluais que cette imperfection était prévue par Lui car Dieu sait très bien ce qu'Il fait. Alors, pourquoi nous punirait-Il pour nos imperfections ? etc, etc. 
Les rares fois où j'avais osé poser ce genre de questions à des imams, j'avais été très vite remis à ma place :
« Mais pour qui tu te prends pour oser poser des questions pareilles ? m'ont-ils dit. Ce sont là des questions qui te dépassent de très loin et seuls les savants musulmans (c'est-à-dire eux, les cheikhs) sont habilités à en débattre. Tu ne peux pas juger Dieu ni Le comprendre car il est dit dans le Coran (21, 23) : Il (Dieu) n'est pas interrogé sur ce qu'II fait, mais eux (les humains) devront rendre des comptes (sur leurs actes) ». Ce que je traduisais par : Dieu a le droit de faire tout ce qu'Il veut et Il n'a pas de comptes à nous rendre à nous autres humains et encore moins à moi, petit ignorant que j'étais. 
Pèlerin Spiritualité Islam
Soit ! Après tout, ils ont peut-être raison me disais-je. C'est vrai que ces savants ont passé leur vie à étudier la religion musulmane et l'étendue de leurs connaissances religieuses était certainement beaucoup plus vaste que la mienne. Mais, malgré cela, je n'étais pas convaincu. J'avais beau retourner le problème dons tous les sens, je n'arrivais pas à trouver une réponse logique et valable. Il y avait comme quelque chose qui clochait et qui ne tournait pas rond dans les réponses que l'on me donnait ; mais quoi ? Je n'en savais rien. 
N'ayant pas obtenu de réponses satisfaisantes à mes questions, j'avais alors décidé de laisser tomber, au moins momentanément. De toute façon, je n'avais pas le choix. On verra bien plus tard, me disais-je... 
... De nombreuses années plus tard, les questions existentielles que je me posais lors de mon adolescence et que j'avais complètement mises de côté, revinrent à la charge et commencèrent à devenir de plus en plus pressantes. Je ne pouvais plus rester comme ça dans le flou ; il me fallait absolument en avoir le cœur net.
Aussi, je pris la décision d'entreprendre une recherche approfondie et de m'engager dans un véritable voyage initiatique, une sorte de pèlerinage (d'où le nom de ce site), non pas vers la Mecque (pèlerinage que je fis d'ailleurs par la suite), mais en direction de La Source de tout ce mystère et en direction de La Vérité, si Vérité il y a. Jusque là, j'avais toujours essayé de comprendre Dieu et tout ce qui avait trait à Lui par le biais de mon intellect, de ma raison et de ma logique. Bien que l'intellect humain soit un outil précieux pour l'organisation de notre vie terrestre, il n'est cependant pas le meilleur outil pour aborder Dieu et aller vers Lui. Aussi, plutôt que de se creuser la cervelle sur les questions divines et d'essayer à tout prix de comprendre des phénomènes qui nous dépassent, il serait, dans un premier temps, plus judicieux et plus efficace de tout simplement ressentir, goûter et expérimenter Dieu ...

La compréhension intellectuelle viendra après, d'une manière spontanée, lorsque ce sera le moment. C'est alors que mon chemin de vie croisa quelqu'un, un Maître indonésien nommé Bapak, lequel allait par la suite devenir mon père spirituel. Celui-ci m'apporta, entre autres, une nouvelle manière d'aborder Dieu et une façon originale de L'adorer. Je me rendis compte que, en fait, les choses étaient encore plus simples que je ne le pensais. Ce ne sont pas nous les humains qui allons vers Dieu par la force de notre volonté, c'est plutôt Lui qui vient vers nous. Mais pour que cela se réalise il faut, d'une part, faire le vide en nous et d'autre part, nous ouvrir à la Force ou à l’Énergie divine. En agissant ainsi, l'adoration de Dieu prend une autre dimension. Ainsi, même si, au départ, il nous faut un minimum de volonté pour créer les conditions nécessaires à l'adoration de Dieu, celle-ci se fait en réalité d'une façon tout à fait indépendante de notre volonté.

En d'autres termes, nous n'adorons pas Dieu selon des méthodes que nous avons nous-mêmes choisies, que nous avons apprises ou qui nous ont été dictées par tel Prophète ou tel Maitre. Nous adorons Dieu sous Sa propre guidée et selon la méthode qu'Il aura Lui-même choisie pour nous. Les êtres humains étant tous différents les uns des autres, il n'est pas étonnant que chacun adore Dieu à sa manière. Une fois que nous sommes rentrés en contact avec la Force divine, que nous l'avons goûtée et expérimenté Son action en nous, la compréhension intellectuelle pourra venir ultérieurement et sans aucun effort de réflexion de notre part. 
J'en suis arrivé à la conclusion suivante, à savoir que l'adoration de Dieu pouvait se faire selon deux voies différentes :
 
• LA VOIE DE LA DÉPENDANCE : c'est celle que préconisent les religions. Là, on est obligé d'adorer Dieu selon des rites et des rituels bien précis et bien codifiés. On doit s'astreindre à des obligations et des interdits de toutes sortes. On devient ainsi dépendants de tel livre saint, de tel prophète, de tel maitre, de telle église, etc. 

• LA VOIE DE LA LIBERTÉ c'est celle qui permet une relation directe et intime et sans aucun intermédiaire, entre l'être humain et Dieu. Ici, l'adoration de Dieu est dirigée et supervisée par Dieu lui-même et ne dépend plus de telle religion ou de tel rite.


Cheminement personnel, Islam, Partage spirituel
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