L'islam spirituel

 L'islam spirituel


Versets coraniques ayant une portée universelle
(Liste non exhaustive)
 
- Coran, 1 : "Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux (ou encore : le Matriciel). Louange à Dieu, Seigneur de l'univers ; le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux (ou encore : le Matriciel) ; Maître du Jour de la rétribution. C'est Toi (Seul) que nous adorons, et c'est Toi (Seul) dont nous implorons secours. Guide-nous dans le droit chemin, le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni celui des égarés."

- Coran, 2 (62) : "Certes, ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les nazaréens et les sabéens, quiconque d'entre eux ayant cru en Dieu, au Jour dernier et accompli de bonnes œuvres, sera récompensé par son Seigneur ; il n'éprouvera aucune crainte et il ne sera jamais affligé. "

- Coran, 2 (107) : "Ne sais-tu pas qu'à Dieu appartient le royaume des cieux et de la terre, et qu'en dehors de Dieu vous n'avez ni protecteur ni secoureur ?"

- Coran, 2 (115) :  "A Dieu seul appartiennent l'Est et l'Ouest. Où que vous vous tourniez, là est la Face de Dieu. Dieu est Immense et Omniscient. "

- Coran, 2 (117) : "Il est le Créateur des cieux et de la terre à partir du néant. Lorsqu'Il décide une chose, Il dit seulement: «Sois», et elle est aussitôt".

- Coran, 2 (136) : "Dites : Nous croyons en Dieu et en ce qu'on nous a révélé, et en ce qu'on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui (Dieu) nous sommes soumis".

- Coran, 2 (163) : "Et votre Divinité est une divinité unique. Pas de divinité à part Lui, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux (ou encore : le Matriciel)".

- Coran, 2 (186) : "Et quand Mes serviteurs t'interrogent sur Moi.. alors Je suis tout proche : Je réponds à l'appel de celui qui Me prie quand il Me prie. Qu'ils répondent à Mon appel, et qu'ils croient en Moi, afin qu'ils soient bien guidés".

- Coran, 2 (216) : "Il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Dieu qui sait, alors que vous ne savez pas".

- Coran, 2 (255) : "Dieu ! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même. Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A Lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Personne ne peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission. Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'II permet. Son Trône déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et II est le Très Haut, le Très Grand. "

- Coran, 2 (285) : "Le Messager (de Dieu) a cru en ce qu'on a fait descendre vers lui venant de son Seigneur, et aussi les croyants : tous ont cru en Dieu, en Ses anges, à Ses livres et en Ses messagers ; (en disant) : «Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messagers». Et ils ont dit: «Nous avons entendu et obéi. Seigneur, nous implorons Ton pardon. C'est à Toi que sera le retour».

- Coran, 2 (286) : "Dieu n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu'elle aura fait, punie du mal qu'elle aura fait. Seigneur, ne nous châtie pas s'il nous arrive d'oublier ou de commettre une erreur. Seigneur! Ne nous charge pas d'un fardeau lourd comme Tu as chargé ceux qui vécurent avant nous. Seigneur! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous et fais nous miséricorde. Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles".

- Coran, 3(59) : "Pour Dieu, Jésus est comme Adam qu'Il créa de poussière, puis Il lui dit : «Sois» : et il fut".

- Coran, 24 (35) : "Dieu est la Lumière des cieux et de la Terre. Sa lumière est semblable à celle d'une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un cristal qui ressemble à un astre de grand éclat. Son combustible vient d'un arbre béni : un olivier qui n'est ni d'orient ni d'occident et dont l'huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Dieu guide vers Sa lumière qui II veut. Dieu propose aux hommes des paraboles et II est Omniscient. "

- Coran, 57 (3) : "C'est Lui (Dieu), le Premier et le Dernier, l'Apparent et le Caché et II est Omniscient. "

- Coran, 112 : "Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Dis : "II est Dieu, Unique. Dieu, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais engendré et n'a pas été engendré non plus. Nul n'est égal à Lui. "





 Faut-il réformer l'islam ? 

On pourrait légitimement se demander pourquoi vouloir réformer une religion qui semble tenir la route depuis maintenant plus de quinze siècles. Le problème est que beaucoup de musulmans justifient un certain nombre de pratiques d'un autre âge en se basant sur des textes religieux (Coran, Hadith) ou encore sur les écrits des anciens savants musulmans. Parmi ces pratiques, on pourrait citer (liste non exhaustive) : 

Le statut de la femme en islam qui fait de celle-ci une mineure à vie et l'inégalité de traitement entre la femme et l'homme, largement en faveur de ce dernier.

Le problème du voile pour la femme et de la mixité en général qui entravent l'épanouissement de la femme musulmane et limitent son champ d'action,

L'interdiction à la femme musulmane d'épouser un non musulman, alors que l'homme musulman a le droit d'épouser une femme non musulmane

Le problème de la lapidation de la femme adultère

Le fait de couper la main du voleur

L'intolérance vis-à-vis des non musulmans, y compris les gens du Livre (les juifs et les chrétiens) et je ne parle même pas des autres et en particulier les athées. Il est par exemple interdit de construire une église ou n'importe quel lieu de culte autre qu'une mosquée en terre d'islam (Arabie Saoudite). 

L'intolérance vis-à-vis de ceux qui veulent quitter l'islam. L'apostat doit être tué. Il faut savoir que l'on est considéré automatiquement comme musulman lorsqu'on est issu de parents musulmans, même si l'on n'a pas choisi cette religion.

La polygamie, qui est souvent appliquée d'un manière anarchique

Le problème de la violence et du terrorisme. Il faut dire que les adeptes de la violence trouvent la justification de leurs actes dans le Coran même. 

La mise en application rigoureuse et l'importance que les musulmans donnent à des milliers de hadiths douteux, dont certains frisent le ridicule

Le fait de vouloir imiter certains comportement du prophète Mohamed, en oubliant que celui-ci vivait à une époque et dans des conditions largement révolues, Etc.


Quels sont les critères à utiliser pour cette réforme ?

Il est bien évident qu'un travail comme celui de l'ijtihad (effort de réflexion) ne peut être sérieusement entrepris que par des musulmans qui ont une double qualité : d'une part, avoir une connaissance approfondie de la religion musulmane et de la spiritualité d'une manière générale et d'autre part, être des personnes qui vivent en phase avec le monde du 21e siècle et ses réalités. Je me bornerai ici à souligner, à titre indicatif, un certain nombre de critères pouvant servir de base de travail à ceux qui décideraient d'entreprendre cet effort de mise à jour de la religion musulmane. Cependant, en faisant cela, je n'ai nullement la prétention de cerner le sujet ni de le maîtriser. Si je le fais, c'est uniquement pour montrer que cette réforme est réellement possible. Parmi les critères en question, je peux citer :

Le Coran contient deux catégories de messages : 
Des messages contextuels, dont la portée est limitée dans l'espace et dans le temps. Il s'agit là de messages destinés aux habitants de la péninsule arabique de l'époque du,prophète Mohamed et non pas à l'humanité entière et encore moins aux humains du 21e siècle. Des messages universels, qui s'adressent à l'humanité de tous les temps ; messages se rapportant à la notion d'unicité de Dieu, la prière, le jeûne, l'aumône, l'existence de l'au-delà, etc. Cette deuxième catégorie de messages constitue l'essence même de la religion musulmane. Ainsi, les messages coraniques universels, applicables en tout lieu et à tout moment, sont à conserver. Les messages coraniques contextuels, dont la portée est variable selon les circonstances du lieu et du moment, sont à considérer avec parcimonie.

Comment faire la part des choses entre les messages coraniques universels et ceux qui sont contextuels ? Contrairement à la théorie des versets abrogés et abrogeants, théorie soutenue à la fois par les intégristes musulmans (tendance guerrière) et par les islamophobes (dont le but est de discréditer l'islam) et selon laquelle les versets médinois qui préconisent la violence et la guerre abrogent les versets mecquois qui sont plus conciliants avec les non musulmans, il existe, parmi les exégètes musulmans modérés (dont Mahmoud Muhammad Taha), un autre courant qui considère que ce sont justement les versets coraniques mecquois qui sont universels et qui constituent l'essence et la base de la religion musulmane. Selon cette dernière approche, les versets médinois ne seraient rien d'autre qu'une mise en application pratique des principes de base de la religion musulmane, en fonction des circonstances de l'époque. En d'autres termes, et pour simplifier les choses, on peut considérer que les versets mecquois sont universels et les versets médinois contextuels.

A l'époque du prophète Mouhammad, les deux parties (contextuelle et universelle) du message coranique étaient d'actualité. Les musulmans de l'époque du prophète étaient tenus d'appliquer le message coranique dans son intégralité, car même la partie contextuelle leur était spécifiquement destinée à eux. Par la suite, la religion musulmane s'était répandue vers d'autres peuples qui n'avaient ni les mêmes mœurs, ni la même culture, ni les mêmes problèmes que les tribus arabes contemporaines au prophète. Déjà à ce niveau, on pourrait dire que la partie contextuelle du message coranique ne les concernait plus directement. Par ailleurs, au fil des siècles, les êtres humains ont évolué et beaucoup changé. Les us et coutumes des humains du 21e siècle, leur mode de vie, leurs problèmes et leur savoir n'ont rien à voir avec ceux de la péninsule arabique du 7ème siècle. Ce serait une grosse erreur de croire que toutes les prescriptions coraniques destinées aux bédouins du 7ème siècle devraient être mises en application par les humains du 21e siècle. Je reste convaincu que si le prophète Mouhammad apparaissait maintenant, au 21e siècle, il apporterait des règles de vies conformes aux besoins et au niveau intellectuel et culturel de l'homme actuel. Ce qui voudrait dire que toute la partie contextuelle du Coran serait complètement différente de celle qui existe actuellement.

Certains passages coraniques ne devraient pas être pris à la lettre : Il s'agit en particulier des versets qui parlent de l'inconnu, l'au-delà, le paradis, l'enfer, Adam et Eve, etc. D'une manière générale, ces notions parlent de choses qui dépassent largement l'entendement humain et sa logique. Notre langage humain (fut-il coranique) est, par conséquent, trop pauvre et inadapté pour décrire ce genre de phénomènes. On ne peut, tout au plus, les interpréter que d'une manière symbolique.

Le Coran peut être interprété au moins à deux niveaux : exotérique et ésotérique. Comme tous les écrits spirituels, le Coran peut, lui aussi, être compris selon le sens apparent (exotérique) ET selon le sens caché et intérieur (ésotérique). Un exemple parmi d'autres est représenté par le « jihad » (la guerre sainte). Selon la compréhension exotérique du Coran, le jihad est une incitation à la guerre sainte contre les infidèles, voire une guerre dont le but est d'islamiser (ou de dominer) les non-musulmans. Mais selon la compréhension ésotérique du terme, le jihad n'est rien d'autre qu'une guerre contre nos ennemis intérieurs, à savoir : la jalousie, la méchanceté, l'avarice, la rancune, la violence, etc.

Par ailleurs, un grand nombre de hadiths (paroles du prophète) sont complètement désuets.





Quelques sites : 


Site du Maître soufi soudanais, Mahmoud Muhammad Taha, excuté en 1985

Femme imam en Scandinavie

Soheib Bencheikh, ex mufti de Marseille

Ibn' Arabi - 'Alone with the Alone': Henry Corbin

Conclusion 


Réformer l'islam ne veut pas dire dénaturer cette religion.
Il n'est par exemple pas du tout question de toucher au Coran. Réformer, c'est tout simplement avoir le courage, l'intelligence et la lucidité de garder l'essentiel tout en se débarrassant du superflu.
L'islam et les musulmans en ont grandement besoin pour  entrer dans l'ère de la modernité. 
N.B. : Mes propos sont le fruit de ma propre expérience et de mes propres réflexions.
Ils n'engagent que moi et en aucun cas un groupe spirituel, quel qu'il soit.
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